Larissa Chepitko

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Larissa Chepitko
Naissance
Artiomovsk (RSS d'Ukraine)
Nationalité Drapeau de l'URSS soviétique
Décès (à 41 ans)
oblast de Kalinine, (RSFS de Russie)
Profession réalisatrice, scénariste
Films notables Les Ailes
L'Ascension

Larissa Chepitko (en russe : Лариса Ефимовна Шепитько, Larissa Iefimovna Chepitko) est une réalisatrice soviétique, née à Artiomovsk (RSS d'Ukraine) le et morte dans l'oblast de Kalinine (RSFS de Russie) le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Larissa Chepitko commence sa carrière comme actrice, puis suit les cours de l'Institut du cinéma de Moscou, le VGIK, dans la classe d'Alexandre Dovjenko. Elle juge son apprentissage ainsi : « Dovjenko nous incitait à rester fidèles à nous-mêmes, à faire confiance à nos sentiments, à défendre nos conceptions. J'ignorais alors à quel point c'est difficile »[1].

Des débuts à L'Ascension[modifier | modifier le code]

Tourné aux studios Kirghizfilm, son premier long métrage, Chaleur torride (Znoï, 1963), est inspiré de la nouvelle de Tchinguiz Aïtmatov dont l'action se déroule en Kirghizie[2]. Son film suivant, Les Ailes (Krylya, 1966), avec Maïa Boulgakova, est ensuite très bien accueilli[3]. En 1968, elle co-réalise le Début d’un siècle inconnu avec Andreï Smirnov et Genrik Gabaï[4]. Elle obtient la consécration avec son dernier film, L'Ascension, couronné d'un Ours d'or à la Berlinale 1977[5], dont elle dit : « Mon film est un voyage spirituel vers l’humanité, vers l’avenir de l’être humain qui se cache dans ces deux personnages », ajoutant : « Le problème de l’immortalité de l’âme était directement relié à ma propre existence ». Son travail, avec celui de collègues comme Grigori Tchoukhraï ou Mikhaïl Kalatozov, contribuent à la reconnaissance internationale du cinéma soviétique[6].

Disparition[modifier | modifier le code]

Prématurément disparue au cours d'un accident de voiture, elle préparait alors un film adapté d'un roman de Valentin Raspoutine, Les Adieux à Matiora, qui a été terminé par son époux, le réalisateur Elem Klimov. Larissa Chepitko était, alors, une des figures les plus prometteuses de la nouvelle génération de réalisateurs soviétiques. Elle est enterrée au cimetière de Kountsevo.

Redécouverte et influence[modifier | modifier le code]

Un temps oubliée, redécouverte progressivement[7], elle est célébrée en France lors du Festival Lumière de Lyon en 2015 par une rétrospective de tous ses films[8],[9],[10]. A cette occasion, il est noté que « méconnue, peut-être parce qu'elle était une femme, et peut-être aussi parce que ses films étaient censurés la plupart du temps par les autorités soviétiques […] c'est le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) qui nous a permis de redécouvrir l'intégralité de son œuvre »[11].

Les films de Chepitko jouent un rôle important dans Les Âmes rouges, roman sur la censure soviétique de Paul Greveillac, prix Roger-Nimier 2016.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisatrice[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Actrice[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. in : Dictionnaire des cinéastes, Microcosme/Seuil, 1990
  2. « DES PROJETS PLEIN LA STEPPE - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )
  3. Eugénie Zvonkine, « La distraction comme résistance dans le cinéma soviétique d’après le dégel (1963-1985) », dans Politiques de la distraction, Presses universitaires de Paris Nanterre, coll. « La Grande Collection ArTeC », , 70–82 p. (ISBN 978-2-84016-473-9, lire en ligne)
  4. Catherine Géry, « Des territoires de projection : la représentation des confins dans le cinéma soviétique (1928-1968) », dans KinoFabula : Essais sur la littérature et le cinéma russes, Presses de l’Inalco, coll. « EuropeS », , 151–162 p. (ISBN 978-2-85831-263-4, lire en ligne)
  5. « LE FILM SOVIÉTIQUE " ASCENSION " REÇOIT L'OURS D'OR DU FESTIVAL DE BERLIN », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Paul Bleton, « De l’importance des guerres importées », Belphégor. Littérature populaire et culture médiatique, nos 18-1,‎ (ISSN 1499-7185, DOI 10.4000/belphegor.2582, lire en ligne, consulté le )
  7. « " L'Ascension ", de Larissa Chepitko Portnov et son complexe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Larissa Chepitko – Histoire permanente des femmes cinéastes », sur Festival Lumière 2015 (consulté le )
  9. « Martin Scorsese recevra le Prix Lumière 2015 », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  10. « Festival Lumière : gros plan sur Larissa Chepitko | Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  11. « Triomphe et tragédie – Le festival Lumière célèbre la réalisatrice Larissa Chepitko », sur kering.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]